Église

Notre Église

Seule au milieu de nulle part, elle trône, majestueuse. Je citerai les membres de l’Athénée (ancêtre de la Société Académique de l’Oise) qui déclarèrent lors de leur visite sur le site « on dirait que les différents hameaux du village se prosternent à ses pieds ». Souvent on me pose la question, mais que fait-elle à cet endroit ? Son histoire peut nous donner plusieurs éléments de réponse.

Notre Eglise ainsi que le premier cimetière se trouvent sur un tertre, c’est à dire une élévation de terre artificielle créée par l’homme. Cette technique fut beaucoup employée à l’époque romaine. De plus, on a découvert dans ses fondations, lors de restaurations, des pastoureaux. Les pastoureaux sont des pierres taillées et standardisées mesurant 10 centimètres carré, et une fois de plus de facture romaine. Tout cela nous laisse à penser qu’il y avait à cet endroit et avant la construction de notre Eglise une construction romaine. De plus, la présence proche de la chaussée Brunehault, ancienne voie romaine plaide en ce sens.

La volonté au fil des siècles de l’église de vouloir s’implanter sur des sites gallo romains pourrait expliquer cet emplacement

Sa composition architecturale est curieuse, mais semblable à d’autres de la région. En effet, plusieurs styles, d’époques différentes cohabitent. Cela signifie qu’à plusieurs reprises, des réparations voire des reconstructions ont été nécessaires. Les guerres, les mauvaises conceptions et bien entendu le temps n’ont pas épargné notre église.

La première partie massive avec de petites fenêtres à l’entrée est de facture romane et datée du 11e et 12e siècle. Ensuite le chœur, plus élancé avec croisée d’ogives est typique de l’art gothique se développant du 12e au 16e siècle. Une date y figure 1550. Un dernier style est présent, le style gothique flamboyant ou gothique tardif représenté à la fin du 15e et au 16e siècle, la chapelle saint Nicolas et le clocher.

Cela prouve que de nombreuses rénovations ont été nécessaires tout au long de son existence. D’ailleurs, c’est au cours de l’une d’elles qu’a été découvert une pierre gravée nous informant d’une partie de l’histoire de Suzanne (la cloche présente dans le clocher actuellement) âgée de 361 ans et d’une précédente cloche fondue sur place.

Plusieurs tombes sont également présentes au cœur de Notre église. Ce sont celles des seigneurs de Crécy, probablement les principaux acteurs des différentes rénovations à cette époque.

L’histoire rend humble.

A l’époque contemporaine notre Eglise a également subi des rénovations. Au début du 19e, le docteur Marcais, précurseur de l’homéopathie complexe en France, a effectué sur ses propres deniers la réfection des vitraux. La restauration du pignon nord ayant été finance par un emprunt. Plusieurs familles de l’époque on fait des dons pour les vitraux de la rosace présente au-dessus de l’entrée.

Dans les années 2010, notre Eglise a bénéficié d’un « lifting » complet intérieur et extérieur afin de mettre en valeur ce joyaux architectural.

L’Histoire de notre Eglise est riche et ne se résume pas à ce seul article. Je vous propose de poursuivre votre quête de savoir avec le premier bulletin du Groupe Historique de Saint-Sulpice consacré à notre Eglise.

Romain Poëssel